Nouvelle rubrique intitulée : épitaphe aux dormeurs sans étoiles
Je voudrais que la terre s'arrête pour redescendre
Alors comme ça on est balloté par la vie, un peu contre nos
grès, un peu vers toutes les directions. Et quand quelquefois le chemin ne
semble pas nous plaire, on se résigne à vouloir faire demi-tour, on espère que
peut être, c’est enfin la bonne route et que les possibilités de se perdre sont
réduites à néant. Mais on se leurre, on s’imagine tant de choses que les
surprises nous effraient et nous ne savons pas exactement la posture à adopter,
se laisser flancher, ou se battre ? Rester debout, ne plus se mentir à
soi-même et chercher encore et encore à démêler le faux du vrai, dans l’espoir
vain de toucher la vérité du bout des doigts.
L’espoir n’attend pas, et la vie semble nous narguer de la
situation d’instabilité que charrie nos sentiments, on ne peut jamais prévoir
ce qu’il va arriver et c’est bien là ce qui fait la fierté et la richesse d’un
sentiment. Seulement, lorsque les faits apparaissent devant nous, brefs, bruts
et violents on se sent comme trahis, et pourtant rien ne nous obligent à nous en
vouloir. Ce n’est pas notre faute, ce n’est pas la faute de l’autre, ce n’est
la faute de personne.
Je voudrais bien me trainer dans le sable et sentir un peu
d’air frais balayé mon visage, respirer lentement et prendre mon temps. Oublier
que je ne suis qu’un être doué de raison et que la raison semble me faire
défaut malgré les efforts déployés depuis. Je suis amère, trop incertaine pour
continuer d’avancer et rien ne pourra me faire changer d’avis. L’agacement me
presse et me serre en ses liens, et je ne sais plus rien de ce que j’espérai.
L’enfant en moi se réveille, et je suis mise à mal, assise sur le bord de la
route, l’air un peu désabusé et tellement surprise devant tant de violence.
C’est semblable à l’instant où l’on vous tire d’un rêve bon ou mauvais,
subsiste alors un moment de flottement qui nous tire hors de nous, et nous
laisse l’esprit dans un état brumeux mais ailleurs. On reprend ensuite ses
esprits, on se ressaisit, et on ouvre les yeux pour de bon.
Le soleil et ses rayons nous aveuglent et l’on sent déjà le
vacarme et le climat ambiant qui semble nous happer et nous jeter comme un
fauve dans sa cage. Rien ni personne ne peut dépeindre notre état et l’on
donnerait des millions pour s’en débarrasser, pour le revivre, ou pour se
racheter auprès de quelque quidam. Je pense qu’on est tous un peu masochiste au
fond, et que souffrir fait partie intégrante des motivations humaines. On se
dit qu’on n’en a pas eu assez, et chaque fois on en redemande, laissant çà et
là ce qu’on croyait acquis depuis toujours.
Arrêtez d’y croire ne résous rien, il faut lutter contre
cette perte, se l’accaparer et s’en rendre maître. Ne jamais la considérer
comme un fait insignifiant, mais au contraire apprendre à la connaitre pour
essayer de déjouer ses tours qui nous illusionnent.
7h48 le 04/05/12
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